Les révolutions

          | Personnages importants (tchécoslovaquie)

Voici un petit récapitulatif des personnages ayant marqués la révolution de velours de part leurs actes et leurs paroles:



Vaclav Havel


Gustáv Husák


Alexander Dubček


Jan Palach


Leonid Brejnev





Václav Havel





Václav Havel (IPA : /ˈva:ʦlaf ˈɦavɛl/) (né le 5 octobre 1936 à Prague) est un écrivain et homme politique tchèque. Président de la République tchèque de 1990 à 2003.

Sa jeunesse sous le pouvoir communiste

Václav Havel naît à Prague le 5 octobre 1936 ; il termine sa scolarité obligatoire en 1951. Issu d'une importante famille d'entrepreneurs et humanistes de Prague accusée par le régime communiste d'avoir collaboré avec les Allemands, il se trouve comme la plupart des élites ou "ennemis de classe" interdit d'études par celui-ci, marginalisation sociale d'ailleurs imposée alors qu'il refusait déjà lui-même d'être reconnu plus pour sa "position sociale favorable" (= famille et moyens financiers en marxisme) que pour son esprit. Pendant quatre ans, alors qu'il était apprenti-technicien dans un laboratoire chimique, Havel assista à des cours du soir dans un lycée, préparant ainsi le baccalauréat qui lui permettrait d'entreprendre des études d'économie à Polytechnique. Encouragé par tradition familiale à s'intéresser aux valeurs humaines de la République tchèque réprimées ou détruites par les communistes dans les années 1950, Václav Havel commença dès l'âge de dix-neuf ans à publier articles et nouvelles, en particulier dans des revues liées au théâtre.

Le théâtre

Après son service militaire, il travailla comme stagiaire au Théâtre ABC, puis plus tard, dès 1960, au théâtre « sur la balustrade » (Divadlo na zábradlí). Ce deuxième théâtre a produit sa première pièce, The Garden Party (1963), une pièce présentant d'une remarquable manière la forte régénération des tendances qui prévalaient dans la culture et la société tchèque dans les années 1960 et qui a culminé lors du Printemps de Prague de 1968. Pour lui, son action dans la vie publique et culturelle était un moyen de promouvoir son idéal démocratique.
Václav Havel était d'abord inspiré par le théâtre de l'absurde, puis sa parole dissidente a pris le dessus.

Un représentant de l'opposition tchécoslovaque

Après l'invasion de la Tchécoslovaquie par les troupes soviétiques, qui marque la fin du processus de libéralisation du Printemps de Prague, Václav Havel n'a pas abandonné ses convictions. Il a été président du Cercle des écrivains indépendants, puis membre actif au sein du club des Sans-parti engagés. Son engagement lui a coûté une censure contre la publication de ses pièces (En 1974, il a travaillé dans une brasserie). Par la suite, Václav Havel a commencé à être connu par la communauté internationale comme un représentant de l'opposition intellectuelle tchécoslovaque. En tant que citoyen, il a protesté contre l'oppression intense qui a marqué la Normalisation en Tchécoslovaquie. Sa lettre ouverte adressée en 1975 au président tchécoslovaque Gustáv Husák, dans laquelle il dénonçait la situation critique de la société et la responsabilité du régime politique, a connu un large retentissement. En 1977, il était l'un des co-fondateurs, et l'un des trois porte-paroles de la Charte 77, une organisation de défense des droits de l'homme en Tchécoslovaquie. Son action l'a mené en prison à trois reprises où il passa près de cinq ans, entre 1977 et 1989. C'est alors qu'il a écrit un remarquable essai : Le Pouvoir des sans-pouvoir, en 1978 dans lequel il analyse l'essence de l'oppression totalitaire des communistes. Il décrit les mécanismes utilisés par le régime communiste dont le but est de créer une société sans pouvoir, résignée composée d'individus craintifs et moralement corrompus. Derrière cette analyse, il a démontré la force de la résistance morale et de la vie. Son essai a eu un impact non seulement chez les dissidents tchécoslovaques, mais aussi dans les mouvements d'opposition des autres pays « socialistes ».

1989 : la Révolution de velours

En novembre 1989, Václav Havel était à la tête du mouvement « forum civique », une association unie des mouvements d'opposition et d'initiative démocratique. Il est alors devenu un personnage clé de la Révolution de velours.

Le président


En décembre 1989, Václav Havel est élu président intérimaire de la Tchécoslovaquie, en attendant les élections parlementaires. Les parlementaires élus démocratiquement l'ont reconduit à la présidence de la république en juillet 1990.
Alors président de la République fédérale de Tchéquie et de Slovaquie, il a très vite rencontré tous les chefs des États européens, ainsi que le président des États-Unis, de l'URSS et de nombreux autres pays. Son action sur la scène internationale a permis au pays d'avoir de nouvelles relations avec l'extérieur. En politique intérieure, Václav Havel a conduit les changements démocratiques dans l'administration du pays et dans la démocratisation de la société. Il a été reconnu comme un président non partisan et comme une autorité essentielle sur la scène politique ainsi que dans les relations entre Tchèques et Slovaques. Le 20 juillet 1992, il démissionne de sa fonction de président lorsque la partition entre Tchèques et Slovaque devient inéluctable. Après son retrait, il a laissé la vie publique pendant deux mois. En septembre 1992, il est tombé d'accord avec la suggestion du gouvernement, que le président soit élu par les deux chambres du parlement, qu'il ne puisse pas être révoqué par celui-ci, et qu'il ait le droit de dissoudre le parlement. En janvier 1993, Václav Havel est élu premier président de la République tchèque. Il a été réélu en 1998. En 2003, Václav Klaus lui a succédé.

Carrière post-présidentielle

En novembre et décembre 2006, Havel passe huit semaines aux États-Unis. Il participe à des conférences et cours magistraux à l'Université Columbia. Il a également un entretien public avec l'ancien président Bill Clinton.
A la suite de ce voyage, il publie un recueil d'entretiens avec Karel Hví¸ďala. À vrai dire (prosím stručně) se présente ainsi comme les mémoires de l'ancien président.
En 2007, il publie Partir (Odcházení) une pièce sur l'abandon du pouvoir. La représentation de la pièce crée un petit scandale, car le dramaturge veut que sa femme joue la maitresse du chancelier Vilém Rieger. Tout d'abord prévue pour le Théâtre national, elle est donc finalement proposée au théâtre de Vinohrady où joue Dagmar Havlová, la femme de l'ancien président.



Gustáv Husák

Gustáv Husák (10 janvier 1913 a Dúbravka (banlieue de Bratislava) - 18 novembre 1991 a Bratislava) était un homme politique slovaque de premier plan au sein du Parti communiste tchécoslovaque et homme d'état Tchécoslovaque au moment de la « Normalisation » qui a suivi le Printemps de Prague et président de la Tchécoslovaquie de 1975 à 1989.

Sa vie


Fils d'un ouvrier au chômage, il devient très tôt communiste. Il rejoint les rangs de l'Union des Jeunesses Socialistes alors qu'il est au lycée a Bratislava. En 1933, alors qu'il commence ses études, il devient membre du parti communiste tchécoslovaque (KSČ). Durant la guerre, il est à plusieurs reprises interné pour activités communistes illégales (le Parti a été interdit par le gouvernement de Jozef Tiso). En 1944, il est l'un des meneurs de la résistance contre les nazis et le gouvernement fasciste de Tiso.

Après-guerre, il est membre du gouvernement slovaque et fonctionnaire du Parti communiste tchécoslovaque. En tant que quasi premier ministre de Slovaquie, il prend une part active dans la liquidation du Parti Démocratique Slovaque qui avait gagné les élections en 1946 avec 62% des voix, empéchant la prise de pouvoir des communistes en Tchécoslovaquie.

En 1950, il est victime des purges staliniennes au sein du parti et il est condamné à la prison à vie. Communiste convaincu, il fait appel de sa condamnation et demande une révision de son procès. Le président de la Tchécoslovaquie, Antonín Novotný, rejette toute clémence, d'une part parce que "on ne sait pas de quoi, il sera capable quand il sera au pouvoir", d'autre part en raison d'une "slovaquophobie" avérée. Husák est libéré en 1963 et réintégré au sein du Parti dans le cadre du processus de déstalinisation. En 1968, il est membre du gouvernement d'Alexander Dubček.
Alors que l'Union soviétique est de plus en plus inquiete des réformes libérales du Printemps de Prague, Husák appelle à la modération. Membre de la délégation tchécoslovaque à Moscou, il devient le leader de ceux qui souhaite mettre un terme aux réformes de Dubček. On peut comprendre cette attitude, ayant passé six années de sa vie en prison, Husák est pragmatique et intelligent - le vent tourne...

Bénéficiant du soutien de Moscou, il progresse rapidement au sein de l'appareil du Parti Communiste Tchécoslovaque avant de devenir président de la Tchécoslovaquie en 1975. Les deux décennies du leadership de Husák sont connues sous le nom de "normalisation", les relations avec Moscou sont plus étroites que jamais et Prague devient l'élève modèle et le vassal loyal. Sans être sanglante, la domination du PC est sans partage grâce, entre autres, a l'omniprésence de la StB, la police politique qui contrôle étroitement les activités des dissidents (Charte 77).

En 1987, il laisse la direction du Parti aux leaders issus d'une génération plus jeune et en décembre 1989, il démissionne de son poste de président suite à la Révolution de Velours. En février 1990, il est exclu du parti et meurt, dans une indifférence quasi-générale, le 18 novembre 1991.

Anecdote

Gustav Husak fut un adversaire impitoyable de l'Eglise Catholique quand il était au pouvoir : une messe dite dans la clandestinité valait au prêtre réfractaire 5 ans de prison. Pourtant, la veille de sa mort, il demanda de rencontrer un prêtre catholique et se confessa !

Fonctions occupées

Parti communiste tchécoslovaque (KSČ illégal en 1938, auto-dissout en 1939-1945)

1933-1938/1939 et de décembre 1989 à février 1990 : simple membre

printemps 1945 : membre du Comité Central Provisoire (actif dans la partie de la Tchécoslovaquie libérée par l'Armée Rouge)

1949-1951 et du 31 août 1968 a 1989: membre du Comité Central et (a l'exception de 1949-1951), membre du Présidium

Avril 1969 - 1987 : Premier Secrétaire du Présidium et a partir de 1971 Secrétaire Général

17 décembre 1987 : démission du poste de Secrétaire Général (remplacé par Miloš Jakeš)
Parti communiste slovaque (KSS illégal en 1939-1944/1945)

1939-1945 : membre proéminent

1943-1944 : membre du Comité Central illégal

1944-1950 et 1968-1971 : membre du Comité Central et (excepté en 1944-1948) Secrétaire du Comité Central et (excepté en 1970-1971) membre du Présidium

1944-1945 : vice-président

28 août 1968-1969: à la tête du Parti („Premier Secrétaire“)
Conseil national slovaque (pendant la 2e guerre mondiale organe de la résistance, à partir de

1968 Parlement Slovaque)

1943-1944 : l'un des principaux organisateurs

1944-1950 et de décembre 1968 à 1971 : député

1944-1950 : membre du Présidium

1944-1945 : vice-président
Conseil des commissaires (Zbor povereníkov) (un quasi-gouvernement responsable de la partie slovaque)

1944-1945 : Commissaire à l'Intérieur

1945-1946 : Commissaire aux transports et à la technologie

1946-1950 : Président du Conseil des Commissaires, fonction dans laquelle il joue un rôle actif dans l'élimination de l'influent Parti Démocrate Slovaque par les communistes

1948-1950 : Commissaire à l'agriculture et aux réformes agraires

1949-1950 : Commissaire pour l'alimentation
Parlement tchécoslovaque (appelé Assemblée Nationale et à partir de 1968 Assemblée Fédérale)

1945-1951 et 1968-1975 : député

1969-1975 : membre du Présidium
Gouvernement tchécoslovaque

1968 (avril-décembre) : vice-premier ministre dans le gouvernement d'Alexander Dubček, époque du Printemps de Prague

1975-1989 : Président de la République

10 décembre 1989 : démission du poste de président dans le cadre de la Révolution de Velours




Alexander Dubček

Alexander Dubček (27 novembre 1921 - 7 novembre 1992) est un homme politique tchécoslovaque, en tant que secrétaire général du Parti communiste tchécoslovaque, il est une figure de proue du Printemps de Prague en 1968.
De 1989 à 1992, il occupe le poste de président du parlement fédéral tchécoslovaque.

Fonctions occupées

1951-1955 et 1960-1968 et 1969-1970 : membre de / et en 1969 porte-parole du parlement fédéral (ou Assemblée nationale, appelée depuis 1969 Assemblée fédérale)

1964-1970 : membre du parlement slovaque (Comité national slovaque)

1955-1968 : membre du Parti communiste slovaque, à partir de 1962 : membre du présidium, premier secrétaire du Comité Central à partir de 1963

1958-1969 : membre du Parti communiste tchécoslovaque, secrétaire de 1960 à 1962, membre du présidium à partir de 1962 / premier secrétaire du Comité central à partir de 1968

1969-1970 : ambassadeur en Turquie

1970 : exclu du Parti communiste

1989-1992 : membre du parti VPN (Citoyens contre la violence)

1989-1992 : porte-parole du parlement fédéral tchéco-slovaque

1992 : président du SSDS (Parti social-démocrate slovaque) ; élu SSDS au Parlement

Biographie

Alexander Dubček nait à Uhrovec, dans la partie slovaque de la Tchécoslovaquie. Il est élevé au Kirghizstan, son père ayant quitté les États-Unis à la fin des années 1920 suite à la Grande Dépression pour rejoindre une coopérative espérantiste.
Pendant la guerre, il entre dans la résistance après avoir rejoint le Parti Communiste Slovaque en 1938.

Il entre au Collège Politique à Moscou en 1955 et est diplômé en 1958.
Une génération après la prise du pouvoir en février 1948, le Parti Communiste perd du terrain et, avec quelques autres réformateurs (dont Ota Šik), Dubček lance le Printemps de Prague en pronant un Socialisme à visage humain. Assurant Moscou de son soutien inconditionnel, il est cependant rapidement débordé par les aspirations libérales de ses concitoyens. Le Printemps de Prague prend fin le 21 août 1968 avec l'invasion des armées du Pacte de Varsovie et l'appel de Dubček à ne pas prendre les armes.

Il est exclu du Parti Communiste en 1970 et ne rejoindra la vie politique qu'à la Révolution de velours en soutenant Václav Havel, même s'il est perçu comme faisant partie de l'arrière-garde en pronant une vision socialiste humaniste.

Il décède à Prague le 7 novembre 1992 des suites d'un accident de la route. Il était considéré comme un "tchécoslovaquiste", opposé à la partition de la Tchéquie et de la Slovaquie et en faveur du maintien de l'option fédérale.



Jan Palach


Jan Palach, (11 août 1948 - 19 janvier 1969) est un étudiant tchécoslovaque qui s'est immolé par le feu sur la place Venceslas à Prague le 16 janvier 1969 pour protester contre l'invasion de l'Union soviétique d'août 1968.

Cette dernière avait pour but d'écraser les réformes d'Alexander Dubček. Étudiant à l'École supérieure d'économie de Prague puis à l'Université Charles, il est mort 3 jours après son geste, des suites de ses brûlures extrêmement importantes. Jan Zajíc et Ev¸en Plocek, deux autres jeunes tchèques, suivirent l'exemple de Jan Palach respectivement en février et en avril de la même année.

Le 16 février 1989, L'auteur dramatique Vaclav Havel, un des dirigeants du mouvement de la Charte 77, est arrêté par la police de la dictature communiste pour avoir voulu déposer une gerbe de fleurs à la mémoire de Jan Palach. Le 20 février suivant il est condamné pour ce geste à neuf mois de prison ferme et le 22 février, sept autres opposants sont aussi condamnés.
L'astronome Luboš Kohoutek a nommé un astéroïde en hommage à Palach le 22 août 1969 ((1834) Palach).

Le jour de l’anniversaire de son geste, le mémorial qui lui est désormais consacré devant la statue de saint Venceslas est recouvert de fleurs.




Leonid Brejnev


Léonid Ilitch Brejnev (en russe : Леонид Ильич Брежнев) (1er janvier 1907 du calendrier grégorien ou 19 décembre 1906 du calendrier julien - 10 novembre 1982) est un homme politique soviétique à la tête de l'Union soviétique de 1964 à 1982 (d’abord en association avec d’autres, ensuite, en accumulant des mandats supérieurs).
Secrétaire général du Parti communiste de l'Union soviétique (PCUS) de 1964 à 1982, il fut deux fois président du præsidium du Soviet suprême (chef de l’État), de 1960 à 1964 et de 1977 à 1982.

Montée dans la nomenklatura

Leonid Brejnev naquit à Kamenskoye (de nos jours Dnieprodzerjinsk), en Ukraine, fils d’un métallurgiste russe. Comme de très nombreux jeunes prolétaires aux temps de la révolution russe il reçut une éducation technique, en gestion du territoire puis en métallurgie. Il devint en 1923 membre de l’organisation de la jeunesse du parti communiste, le Komsomol, puis intégra le Parti lui-même en 1931.

En 1935-36 il fait son service militaire obligatoire. D’abord engagé dans un corps de blindés il suit des cours sur les chars d’assaut avant de servir finalement comme commissaire politique. Suite à cela, il devient directeur du collège technique de métallurgie de Dnieprodzerjinsk. Il est rapidement transféré au centre régional de Dniepropetrovsk et en 1939 il devient secrétaire du Parti, en charge des industries lourdes de la défense.

Il fait partie de la première génération de Soviétiques qui ne connurent pas la période ayant précédé la révolution russe et mêmes trop jeunes pour avoir vraiment participé aux luttes pour la succession de Lénine au poste de chef du parti en 1924. Au moment où il entre au Parti, Joseph Staline était déjà le maître incontesté ; Brejnev, comme beaucoup d’autres jeunes communistes d’alors, grandit et accepte le stalinisme sans trop se poser de questions. Ceux qui survécurent aux grandes purges de 1937-39 obtinrent des promotions rapides, puisque ces éliminations ouvraient de nombreux postes dans les niveaux haut et moyen du parti et de l’État.

En juin 1941 l’Allemagne nazie envahit l’Union soviétique et Brejnev participe à l’évacuation des industries de Dniepropetrovsk vers l’est, avant que la ville ne tombe entre les mains des nazis, le 23 août. Comme la plupart des membres du parti de rang moyen il est enrôlé dans l’Armée rouge comme commissaire politique. En effet, l’Armée rouge suivait le principe du double commandement : toutes les formations militaires étaient sous les ordres d’un officier professionnel et d’un commissaire politique. Cette organisation était détestée par les officiers. En octobre Brejnev devient délégué de l’administration politique pour le front sud, avec le rang de commissaire de brigade.

En 1942, alors que l’Ukraine est envahie, Brejnev est envoyé dans le Caucase comme délégué de l’administration. En avril 1943 il devient chef du département politique de la 18e armée. La même année, cette armée monte au front en Ukraine pour soutenir l’Armée rouge qui venait de prendre l’initiative de foncer à l’ouest. Le commandant en chef de cette ligne de front est Nikita Khrouchtchev, qui devient rapidement un fervent « supporter » de Brejnev. À la fin de la guerre, Brejnev occupe le poste de commissaire politique du 4e front ukrainien qui entre à Prague après la capitulation allemande.

En août 1946 il quitte l’Armée rouge avec le rang de major général. Il vient de passer la totalité de la guerre comme commissaire et non comme militaire. Après avoir participé aux projets de reconstruction de l’Ukraine il devient premier secrétaire à Dniepropetrovsk. En 1950 il devient délégué du soviet suprême, le parlement fantoche aux mains de Joseph Staline. La même année, il est nommé premier secrétaire du parti en Moldavie, territoire roumain incorporé à l’Union soviétique une première fois en 1940 puis définitivement en 1944. En 1952 il devient membre du comité central et se présente comme candidat pour le præsidium (auparavant nommé Politburo).

Brejnev et Khrouchtchev

Staline meurt en mars 1953 et la réorganisation qui suivit abolit le præsidium pour reconstituer un politburo plus réduit. Bien que Brejnev ne soit pas membre du politburo, il est nommé chef du directoire politique de l’armée et de la marine, au grade de lieutenant-général, une place très importante. Cette promotion est probablement due au nouveau pouvoir de son mentor Khrouchtchev qui succède à Staline comme secrétaire général du Parti. En 1955 il est fait premier secrétaire du parti au Kazakhstan, un poste stratégique.

En février 1956 Brejnev est appelé à Moscou pour contrôler l’industrie de la défense. Avec le programme spatial, l’industrie lourde est la construction principale du pays. Il est désormais un personnage clé et en juin 1957 il soutient Khrouchtchev dans sa lutte contre la vieille garde stalinienne menée par Viatcheslav Molotov, Gueorgui Malenkov et Lazare Kaganovitch pour la direction du parti. La défaite de ces derniers lui ouvre les portes du politburo.

En 1959, Brejnev devient secrétaire du comité central et le 5 mai 1960 obtient le titre de président du præsidium du soviet suprême c’est-à-dire de chef de l’État. Ce poste ne conférait pas de réels pouvoirs, mais permettait d’aller à l’étranger, ce qui développe chez Brejnev un goût pour les objets de luxe occidentaux.

Jusque vers 1962, la place de Khrouchtchev comme chef du parti est solide mais ses résultats n’étant plus satisfaisants, il commence à inquiéter ses pairs. La montée des difficultés économiques de l’Union soviétique augmenta la pression. En apparence, Brejnev demeure loyal, mais en 1963 il est impliqué dans un complot ourdi par Anastase Mikoyan, avec pour but de remplacer Khrouchtchev. Cette année-là il succède à Frol Kozlov, comme secrétaire du comité central, et devient par ce poste le successeur officiel de Khrouchtchev. Le 14 octobre 1964 alors que Khrouchtchev est en vacances, les conspirateurs frappent et lui font perdre son poste. Brejnev devient premier secrétaire du parti, Alexeï Kossyguine premier ministre et Mikoyan chef de l’État (en 1965 Mikoyan prit sa retraite et fut remplacé par Nikolaï Podgorny.)

Chef du parti


Pendant les années Khrouchtchev, il avait approuvé la dénonciation de la dictature de Staline, la réhabilitation des victimes des purges et la libéralisation limitée de la vie politique et intellectuelle soviétique. Mais dès qu’il devint le meneur il commença à inverser ce processus. Dans un discours en mai 1965 commémorant le vingtième anniversaire de la défaite de l’Allemagne, Brejnev mentionna Staline d’une manière positive pour la première fois. En avril 1966 il prit le titre de secrétaire général, qui avait été le titre du « petit père des peuples ». Le procès des écrivains Youri Daniel et Andreï Sinyavsky, en 1966, marqua le changement vers une politique culturelle répressive. Sous Youri Andropov, la police politique (le KGB) retrouva la plus grande partie du pouvoir dont elle avait joui sous Staline, cependant sans les excès les plus terribles.

Sous Brejnev, les relations avec la Chine continuèrent à se dégrader, Le dégel des relations sino-américaines, au début de 1971, marqua une nouvelle phase dans les relations internationales. Pour éviter la formation d’une alliance anti-soviétique entre les États-Unis. En mai 1972, le président Richard Nixon se rendit du Viêt Nam, supprimant un obstacle important dans les relations avec les États-Unis.


accords SALT II
le 18 juin 1979 à Vienne
Le zénith de la détente de cette période fut la signature de l’acte final d’Helsinki en 1975 qui entérine les frontière l’Union soviétique accepte que les États participants respectent les Droits de l'Homme et les libertés fondamentales y compris celles de pensée, conscience, religion ou croyance, tout cela sans religion. Mais ces principes ne furent jamais appliqués et l’opposition politique libéralisation interne dans l’Union soviétique et ses satellites. Le problème de l’émigration des juifs soviétiques devint une source d'irritation croissante qui ne put être aplanie lors de la rencontre entre Brejnev et le président Gerald Ford à Vladivostok en novembre 1974.
Toutefois, un dégel économique est-ouest a nettement précédé le dégel politique, notamment entre les satellites soviétiques et l'Europe de l'Ouest avec une augmentation des échanges commerciaux et des coopérations techniques, mais aussi avec l'Union soviétique. Parmi les exemples les plus emblématiques, la production sous licence d'automobiles Fiat 124 par le combinat Lada (modèle qui a lancé la marque soviétique) à partir de 1966, ou encore la production de sodas par Pepsi-Cola à partir de 1974.

Dans les années 1970 l’Union soviétique atteint le maximum de son pouvoir politique et stratégique avec le scandale du Watergate, sous l’amiral Sergei Gorshkov l’Union soviétique devint un pouvoir naval mondial pour la première fois et par le truchement de Cuba intervint y compris militairement en Afrique. Cette puissance conduit l'Union soviétique a un paradoxe dans cette région : en Angola, les militaires soviétiques, cubains et est-allemands protègent le régime marxiste allié de José Eduardo dos Santos en sécurisant les puits de pétrole exploités par les compagnies occidentales, notamment Exxon.
Pendant ce temps Brejnev consolide sa position interne. En mai 1976 il se nomma lui-même maréchal et en juin 1977 il oblige Podgorny à prendre sa retraite et devient à nouveau président. Le 18 juin 1979 à Vienne, il signe, aux côtés de Jimmy Carter, les accords SALT II concernant le désarmement des États-Unis et de l'Union soviétique.
En 1981, il aurait - selon une commission d'enquête italienne[réf. nécessaire] - commandité la tentative d'assassinat du pape Jean-Paul II.
Crise du régime [modifier]

Cependant le pouvoir soviétique sur le plan international et celui de Brejnev en politique intérieure dépendent de l’économie de l’Union soviétique, or celle-ci reste stagnante et montre même des signes de déclin. Le retard de l’agriculture en est un exemple. Malgré l’industrialisation lourde, l'URSS n’obtient que des rendements médiocres au point qu’il faut importer du blé.
Les énormes dépenses pour les forces armées et dans une moindre mesure pour le programme spatial faisaient négliger les besoins de base comme l’habitat. L’importance grandissante de l’économie informelle (on utilisait l'euphémisme « l'économie de l'ombre », en fait le marché noir) était une sorte de réponse, mais elle entraînait une corruption généralisée. Le goût personnel de Brejnev pour les voitures en est une illustration.
De plus, dans les années 1960-1980, son gendre fut impliqué tout comme le dirigeant ouzbek de l'époque, Charaf Rachidov, dans la célèbre affaire dite du « coton ouzbek », où des sommes importantes furent détournées par le truchement de falsifications des statistiques : ce fut d'ailleurs la plus importante fraude de l'ère soviétique.
Les dernières années de son règne furent marquées par un culte de la personnalité omniprésent atteignant un sommet pour son soixante-dixième anniversaire en décembre 1976. Cette propagande qui ne pouvait plus s'appuyer sur la terreur était incapable de commander respect ou peur et la population la méprisait. Brejnev s’intéressait surtout aux questions internationales en laissant les questions internes à ses subordonnés. Parmi ceux-ci, le responsable de l’agriculture, Mikhaïl Gorbatchev, devint de plus en plus convaincu qu’une réforme fondamentale était nécessaire. Sans que se tramât aucun complot mais la santé du vieux chef déclinait.
Le dernier acte, l'héritage qui serait fatal à ses successeurs, fut la décision en décembre 1979 d’intervenir en Afghanistan, où un régime communiste impopulaire avait de grandes difficultés à garder le pouvoir. Cela arrêta brusquement la détente allant même jusqu’à un embargo par les États-Unis et la fourniture d’armements aux rebelles afghans. En mars 1982 Brejnev fut victime d'une crise cardiaque. Son pouvoir n’était plus que fantomatique et il mourut en novembre.
Son règne sur l'URSS fut le second par sa durée, mais sa réputation posthume est catastrophique, aussi bien dans le peuple que chez les historiens. Il a bloqué toute évolution et a mal estimé la volonté de ses adversaires dans certaines aventures militaires. On juge sévèrement sa vanité et son acharnement à gaspiller l'argent dans des objets de luxe inutiles. À sa décharge on peut rappeler que l’Union soviétique atteignit un niveau record de puissance et qu’il était un négociateur habile.




Vaclav Havel


Gustáv Husák


Alexander Dubček


Jan Palach


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